De Montmartre à Butry

A la Belle Epoque, Aristide Bruant est ce qu’on appellerait aujourd’hui une star de la chanson. Il cumule les talents : chanteur, parolier, cabaretier et écrivain. Pionnier de la chanson dite « réaliste », il compose des chansons qui célèbrent les différents quartiers de Paris : A la Villette, A Belleville, etc. « A la Bastille, on aime bien Nini Peau d’chien » est sans doute l’air le plus emblématique de son répertoire. 

Aristide Bruant est aussi un personnage qui incarne Montmartre. Bien avant le développement du marketing, il a su se créer une silhouette bien à lui. On le reconnaît grâce à sa tenue toujours identique : haute bottes de cuir noir, cape de velours noir, chapeau feutre noir à larges bords et en hiver une écharpe rouge. Un de ses amis, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec a peint son portrait sur plusieurs affiches. L’affiche de Toulouse-Lautrec pour le tour de chant de Bruant au café-concert des Ambassadeurs, avenue des Champs-Elysées, largement diffusée en 1892, a contribué à la gloire posthume des deux artistes.

Quel lien avec Butry et la vallée de l’Oise ?… Contrairement à ce qu’on n’a pu lire ici ou là, Aristide Bruant n’a pas habité à Butry. Il a néanmoins séjourné plusieurs fois chez son ami le romancier Arthur Bernède (lire : Un grand écrivain à Butry) dans la belle propriété de ce dernier, rue de Parmain (lire : La glaneuse de Butry). Les deux hommes ont même co-écrit et co-signé sept romans aujourd’hui oubliés. On peut donc imaginer que la création de ces oeuvres a eu lieu rue de Parmain.

Témoignages de ces séjours à Butry, deux cartes postale de Butry au début du XXe siècle font figurer Aristide Bruant à côté de son ami Bernède : une est prise dans les jardins de la villa de l’écrivain, l’autre montre les deux hommes rue de Parmain devant la maison.

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